Intégrer la durabilité au cœur de la Supply chain

Le 6 juin dernier, Rémi Tilmont, VP Regional Supply Chain EMEA chez bioMérieux, Cécile Laroumanie, Associée – Supply Chain chez Bartle et Caroline Renoux, CEO de Birdeo et People4Impact se réunissaient autour d’un webinaire pour partager leurs retours d’expérience sur la transformation de la fonction Supply Chain, un domaine d’activité à la croisée des enjeux sociaux, environnementaux et économiques. Découvrez le résumé de ces débats passionnants.

La Supply Chain à la croisée des enjeux sociaux, environnementaux et économiques

De par son rôle central dans l’organisation, la fonction Supply Chain se réinvente en continu et développe sa capacité à agir en actionnant différents leviers pour intégrer la durabilité au cœur de ses processus et en impliquant l’ensemble de ses parties prenantes.

La Supply Chain en quelques chiffres :

  • 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont liées au transport de marchandises
  • 1,9 million d’employés dans le secteur de la logistique en France, dont 600 000 dans le transport routier
  • 15% du territoire français sont occupés par des entrepôts (artificialisation des sols, perte de biodiversité, etc.)

Face aux risques climatiques, à la pénurie de ressources, au durcissement du cadre réglementaire et aux nouvelles attentes des collaborateurs et des consommateurs, les entreprises sont obligées de remettre en question leur fonctionnement et leurs choix stratégiques pour économiser les ressources et ainsi diminuer leur impact sur leur écosystème, sur le long-terme.

Les leviers d’action pour une Supply Chain durable au service de la performance

La Supply Chain doit devenir un atout capable d’accompagner l’entreprise dans sa transformation positive, et faire en sorte qu’elle devienne un business impact partner par son rôle central et transverse dans l’organisation, analyse Cécile Laroumanie.

Les sites logistiques sont l’une des priorités des entreprises. Comptabilisés dans les scopes 1 et 2, ces postes d’émissions sont les plus importants après les achats. L’une des premières étapes consiste à mettre en œuvre des plans d’efficacité énergétique et d’efficacité hydrique sur l’ensemble des sites logistiques pour préserver les ressources. Par ailleurs, les entreprises peuvent également agir auprès de leurs partenaires en les accompagnant et en partageant les bonnes pratiques pour accélérer leur transformation.

Tous les départements d’une entreprise n’ont pas conscience de leurs impacts et de leur marge de manœuvre pour diminuer l’impact des activités. Rémi Tilmont a fait par exemple ce constat auprès des équipes en charge des prises de commandes :

« Dans le milieu médical, les clients ont une mauvaise habitude et commandent tous les jours. Mais si les équipes travaillent en partenariat avec les clients pour cadencer ces commandes pour qu’ils commandent une fois par semaine plutôt que commander une fois par jour, on divise par 5 l’empreinte carbone des livraisons faites chez ces clients. Les équipes se rendent compte que chacune dans leur métier peut influencer l’empreinte carbone de nos opérations. »

Concernant l’emballage, bioMérieux cherche également à optimiser le transport de ses produits en réduisant la taille des cartons. L’objectif pour le secteur de la logistique est de trouver l’équilibre entre l’efficacité grâce à la standardisation des tailles de carton et l’optimisation au regard des produits transportés, pour limiter l’impact et le gaspillage.

La fonction Supply Chain peut bien sûr agir grâce au mode de transport choisi, en cherchant par exemple à diminuer le transport aérien au maximum. Cependant, préférer le transport maritime au transport aérien implique une collaboration multifonctionnelle avec les équipes R&D pour transformer les packagings, mais également avec les équipes marketing et commerciales pour faire évoluer les délais de livraison.

Enfin, la fonction Supply Chain a un rôle à jouer pour accompagner l’entreprise vers une économie plus régénérative avec l’adoption de nouveaux modèles à l’image de la location, la seconde main, le vrac, la circularité. Adopter des modes de fonctionnement collaboratifs et fédérer des acteurs d’un même secteur sont des étapes déterminantes pour transformer durablement la logistique.

 

Les nouvelles compétences des professionnel.les de la Supply Chain durable

 

La formation aux enjeux de la RSE et du développement durable est la pierre angulaire de la transformation des métiers de la Supply Chain. Caroline Renoux rappelle qu’il est indispensable d’avoir une culture générale de la RSE solide, afin de comprendre les impacts de ses activités et d’avoir les clés pour proposer des alternatives plus durables.

Au sein des fonctions stratégiques, ces nouvelles compétences liées au développement durable peuvent être développées grâce à des formations spécialisées et plus largement dans l’entreprise, il est bien sûr plus que recommandé d’acculturer et de sensibiliser les collaborateurs à la RSE (fresque du climat, atelier 2tonnes, etc.).

« La supply chain est au cœur d’un écosystème et a la capacité de faire bouger les lignes, par exemple en lien avec les achats sur les exigences de traçabilité, avec l’offre et le marketing grâce à la data pour optimiser les stocks et éviter la destruction de produits. On a un certain nombre de leviers qui pour fonctionner se travaillent en transversalité. » Cécile Laroumanie, Associée -Supply Chain chez Bartle

Pour en savoir plus, visionnez le replay de cette conférence.

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