Rencontre 3RDL : Legal Sustainability, quand la RSE gagne du terrain au sein des directions juridiques !

Pourquoi les juristes spécialisés en RSE sont indispensables pour les entreprises ? Adeline Cruz Bonilla, Juriste RSE chez Estée Lauder, répond lors d’une rencontre 3RDL organisée par Des Enjeux et des Hommes et Birdeo.

Le contexte réglementaire de la RSE devient de plus en plus complexe et challengeant pour les entreprises françaises et européennes. Ces réglementations touchent tous les secteurs d’activités, s’étendent progressivement à toutes tailles d’entreprises et les sanctions pour non-conformité se durcissent. Dans ce contexte, pouvoir se fier aux compétences de juristes spécialistes des questions RSE, capables de comprendre et d’anticiper les réglementations en vigueur, devient un enjeu stratégique.

Le parcours professionnel d’Adeline Cruz Bonilla, Legal sustainability au sein d’Estée Lauder 

Après un master en droit européen de la concurrence, Adeline a débuté sa carrière chez Décathlon, où elle a pu occuper un poste de juriste RSE, contribuant à éveiller les consciences en interne sur ces sujets.

Puis, c’est en tant qu’avocate qu’elle continue à accompagner PME et géants de la distribution, avant de rejoindre le groupe ADEO, afin de définir et de mettre en œuvre la stratégie RSE du groupe sur la partie des produits et des fournisseurs.

Actuellement, elle est Associate Legal Counsel Sustainability pour la région Europe Middle East & Africa, au sein de l’entreprise Estée Lauder, où le besoin d’avoir une compétence juridique dédiée sur les sujets RSE basée en Europe devenait primordial.

Le rôle du juriste RSE et ses perspectives d’évolution

Ces dernières années, le tissu réglementaire en lien avec la RSE s’est densifié. Voici quelques exemples de réglementations qui mobilisent les entreprises et leur direction RSE :

  • La taxonomie européenne visant à orienter les investissements vers des activités compatibles avec la transition écologique ;
  • La CSRD rendant obligatoire le reporting de la performance extra-financière pour les entreprises de plus de 250 salariés ;
  • La loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordres pour prévenir les risques sociaux et environnementaux ;
  • La loi Sapin 2 pour mieux détecter et lutter contre la corruption ;
  • La loi Pacte donnant la possibilité aux entreprises d’adopter le statut d’entreprise à mission ;
  • Le déploiement à venir de l’affichage environnemental ;
  • L’encadrement des pratiques de greenwashing, etc.

Les juristes RSE sont présents pour anticiper et comprendre les risques réglementaires liés à la RSE. Ce rôle de vigie leur confère une place stratégique au sein de l’entreprise. Si ces évolutions réglementaires sont suffisamment anticipées, elles peuvent devenir des sources d’opportunités, telles que le développement de nouveaux marchés, l’innovation, la réduction des coûts, etc. Le juriste RSE devient alors un partenaire interne de choix pour la transformation des pratiques de l’entreprise tout au long de son cycle d’activité vers plus de durabilité.

Les juristes RSE peuvent également être des facilitateurs dans la mise en place de partenariats innovants avec d’autres entreprises ou organisations, afin de développer des solutions concrètes pour répondre aux enjeux de durabilité. Ces partenariats peuvent prendre différentes formes, telles que des collaborations de recherche et développement, des initiatives de partage de bonnes pratiques ou encore des projets de co-création avec des parties prenantes externes.

Les perspectives d’avenir pour les juristes spécialisés en RSE sont donc prometteuses. Selon Adeline, ce métier exige de la curiosité, de l’ouverture d’esprit et de la résilience. La demande pour ce métier est en forte croissance et se traduit également par une évolution des formations initiales des étudiants en droit pour mieux intégrer ces nouvelles thématiques du droit en entreprise.

Selon une étude Birdeo, la profession de juriste RSE figure parmi les cinq métiers à impact les plus recherchés en 2023.

Toutefois, malgré cette popularité croissante, seulement un quart des directions juridiques ont une maturité suffisante en matière de RSE et peu d’offres d’emplois portent à ce jour l’intitulé de « juriste RSE ».

La RSE, un chantier stratégique pour les juristes d’entreprise (editions-legislatives.fr)

En conclusion, nous retiendrons les mots de Catherine Brennan, Directrice des Opérations chez Birdeo:

« Ces professionnels ont un rôle central dans la mise en place de pratiques durables dans les entreprises en travaillant avec l’ensemble des métiers. Grâce à cette collaboration, le juriste RSE est en mesure de dépasser son rôle traditionnel et de contribuer à la mise en place d’un modèle d’affaires plus durable. En somme, le rôle du juriste RSE est extrêmement important pour permettre aux entreprises d’anticiper et de décrypter les réglementations en matière de RSE. »

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