Interview de Clémence Fenaert, consultante en droit des affaires & RSE / juriste RSE

Clémence Fenaert, jeune consultante, spécialiste en droit des affaires et de la RSE , nous explique en quoi consiste ses missions et son métier en cours de structuration (juriste RSE) et se montre positive quant au devenir de la loi dans le secteur : « L’évolution législative dans le domaine de la RSE est un signe fort de l’importance que prend le sujet en France  »

Pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, j’ai 26 ans et je suis consultante RSE au sein du cabinet Des Enjeux et Des Hommes. J’ai débuté mes études par une formation classique en droit des affaires. Pour lier projet professionnel et valeurs personnelles, j’ai réalisé un Master en Droit et Ethique des Affaires, en apprentissage chez Alstom, au sein de la Direction Ethique.

Ce cursus m’a permis d’une part, de consolider mes acquis juridiques, dimension de plus en plus prégnante dans la responsabilité sociétale de l’entreprise, et d’autre part de développer des compétences propres au Développement Durable.

On constate en effet l’utilisation croissante des mécanismes juridiques au service de la RSE (valeur juridique des codes éthiques, clauses RSE, etc.) et le développement de nouvelles obligations juridiques (loi Grenelle, projet de loi sur le devoir de vigilance des multinationales et l’utilisation des mécanismes juridiques au service de la RSE : valeur juridique des codes éthiques, clauses RSE, etc.)

Pouvez-vous nous parler des différentes missions qui vous sont confiées?

Mes missions au sein de Des Enjeux et des Hommes, sont extrêmement variées, tant sur les thématiques que sur les secteurs d’activité sur lesquels elles portent.

L’éthique est l’un des sujets principaux sur lequel j’interviens. Dans ce domaine, notre action vise à déployer les codes adoptés par les entreprises pour intégrer très concrètement l’éthique dans les pratiques quotidiennes de l’ensemble des collaborateurs. Cela implique de traduire opérationnellement les principes et engagements pris par l’entreprise et de rendre accessible et concret pour chacun un langage souvent très expert. Nous avons notamment développé une approche par les scenarii qui s’appuie sur l’expertise pédagogique du cabinet et accélère le changement.

Ce qui est passionnant c’est que chaque mission est différente puisque nous adaptons toujours notre accompagnement aux spécificités de chaque entreprise.

Qu’est-ce qui booste votre moral ?

J’aime voir que les choses bougent et avancent dans le bon sens ! L’évolution législative dans le domaine de la RSE est un signe fort de l’importance que prend le sujet en France. L’appui de la loi, lorsqu’elle est bien construite, peut-être un formidable accélérateur des démarches RSE et je suis toujours très heureuse de voir que la RSE intègre petit à petit notre système normatif, au niveau français mais également européen (Exemple : directive sur le reporting extra-financier adoptée très récemment).

Quels conseils donneriez-vous à ceux et celles qui souhaitent se lancer dans votre domaine / dans un projet DD ?

De capitaliser sur ses compétences initiales, même si de prime abord elles ne semblent pas en lien direct avec la RSE. Par exemple, la dimension juridique peut être considérée comme déconnectée de la RSE, voire antagoniste. Et pourtant, les perceptions évoluent et toutes les disciplines deviennent au fur et à mesure connectées à la RSE. Je recommande donc de s’appuyer sur toutes compétences développées pour les mettre au service de la RSE et de cultiver sa différence !

En quelques mots quelle est votre vision du marché DD ?

Je ne pense pas qu’il existe aujourd’hui une réelle demande de juristes RSE sur le marché de l’emploi. En revanche, les juristes intègrent progressivement à leurs missions traditionnelles, des dimensions de la RSE, notamment via l’actualité réglementaire qui est de plus en plus présente. La RSE devient ainsi une des thématiques qui entrent dans le scope général des missions de juriste d’entreprise.

LinkedIn
Twitter
Facebook
Retour en haut